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Lletres: Thomas Fersen. Le Jour Du Poisson. Moi Qui Me Croyais Un Saint.


Moi qui me croyais un saint
Il m'est apparu
Que j'ai un cote malsain
Donnant sur la rue.
Sous mes lunettes en ecaille,
Je louche un p'tit peu
Du cote de la canaille
Timide et honteux.
Et du frele collegien,
Je quitte l'emploi,
Mes pas dans ceux des vauriens,
En marge des lois.

Moi qui me croyais un saint
Il m'est apparu
Que j'ai un cote malsain
Donnant sur la rue.
Et je troque l'aureole
pour une casquette
Et les fumees de l'alcool
Dans une guinguette.
J'vais feter mes fiancailles
Avec le milieu,
Loin des beaux quartiers d'Versailles,
Dans les mauvais lieux.

Je vais jouer au jardin,
Oui, mais quelquefois
Je mets de l'eau dans mon vin,
Je tourne et je bois.
J'troque mes lunettes en ecaille,
Mes lunettes de bleu,
Je deviens Jesus-la-Caille,
Baron du milieu.
Et les filles du college,
Hautaines autrefois,
Desormais me font cortege
Et jouent avec moi.

Moi qui me croyais un saint
Il m'est apparu
Que j'ai un cote malsain
Donnant sur la rue.
Sous mes lunettes en ecailles,
Je louche un p'tit peu
Du cote de la canaille
Timide et honteux.
Mais pour sortir du bottin,
C'est moins dangereux
D'etre doucement cabotin,
De rever un peu